20/01/2021

Vaccination Covid-19

Mise à jour le 15/02/2022. Le point sur les vaccins.

Qu’est-ce que la vaccination ?

La vaccination consiste à stimuler les défenses immunitaires et surtout la mémoire immunitaire.

Pour cela, jusqu’à présent, on inoculait un agent de la maladie suffisamment reconnaissable pour enclencher le phénomène immunitaire mais pas suffisamment actif pour déclencher la maladie elle-même. Ce phénomène immunitaire restera dans la mémoire immunitaire et lorsqu’un agent actif de la maladie se présentera, il sera reconnu et stoppé par les défenses immunitaires avant que la maladie se développe.

Les différents types de vaccins

Il existait jusqu’à présent deux types de vaccins.

  1. Vaccins à agent infectieux vivants mais atténués: l’agent infectieux est vivant mais a été diminué dans sa capacité à induire la maladie, le BCG, par exemple.
  2. Vaccins inactivés:
  • Soit un fragment de l’agent infectieux : sa paroi ou sa toxine, le tétanos, par exemple.
  • Soit l’agent entier mais inactivé, comme la coqueluche
  • Soit une partie encore plus petite de l’agent : par exemple juste une protéine présente sur sa paroi, comme pour le vaccin de la grippe.

Depuis 10 ans, une nouvelle technique était à l’étude et a été utilisée pour combattre Ebola et Zika : il s’agit de la technique dite de l’ARN messager.

L’ARN messager

L’ARN messager est l’intermédiaire qui est utilisé par nos cellules pour porter les « plans de fabrication et de travail » du noyau de nos cellules à leur cytoplasme où se trouvent les « usines de fabrication des protéines ». Ces plans sont codés par l’ADN contenu dans nos chromosomes, ils sont copiés par morceaux par l’ARN qui peut passer la frontière de l’intérieur du noyau de la cellule vers l’extérieur du noyau (mais pas l’inverse). Les plans contenus dans le noyau restent ainsi protégés dans le noyau.

Cette technique consiste à inoculer de l’ARN messager synthétique qui va faire fabriquer par nos propres cellules la molécule reconnaissable de l’agent infectieux (Protéine Spike) afin de stimuler les défenses immunitaires.

C’est cette dernière méthode qui est utilisée par les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna.

Les vaccins Jansen (Johnson-Johnson) et AstraZeneca utilisent une méthode proche de l’ARN messager. Dans leur cas, il y a injection d’un morceau d’ADN viral du SARS-CoV-2 (celui qui contient le code pour la protéine Spike) caché dans un virus inoffensif pour l’homme qui va induire la fabrication de la protéine Spike.

Quant au vaccin Novavax, il s’agit de protéines Spike que l’on a obtenues en cultivant des virus de SARS-CoV2 dans des cellules de larves de mites, et d’adjuvants pour obtenir une meilleure réponse immunitaire car l’administration de protéine Spike seules ne permettait pas une réponse satisfaisante.

Comment est fabriqué un vaccin ?

Pour fabriquer un vaccin, il faut cultiver des agents infectieux, déjà pour les étudier et ensuite, suivant la technique utilisée, pour les fabriquer.

Pour cela, il est nécessaire de mettre ces agents dans des milieux de cultures spécifiques : pour les agents bactériens (qui sont des cellules entières), il est juste nécessaire de leur donner des nutriments, mais pour les agents viraux, ils ont besoin de cellules-hôtes vivantes. Or si certains agents viraux se cultivent facilement sur des cellules d’œufs de poules, des cellules d’organes humains ou animaux, d’autres agents viraux se multiplieront plus et mieux sur des cellules issues de lignées embryonnaires humaines. Il y a trois lignées de ces cellules qui sont issues d’un avortement provoqué :  la lignée HEK-293, issue d’un fœtus avorté en 1972 aux Pays-Bas, la lignée MRC-5, issue d’un fœtus avorté en 1966 en Angleterre, et la lignée Per.C6, issue d’un fœtus avorté aux Pays-Bas en 1985. Les cellules embryonnaires ont subi de nombreuses transformations avant de donner ces lignées de cellules utilisées.

 

Y-a-t-il un problème moral à choisir de se faire vacciner ?

Nous avons un devoir vis-à-vis de notre propre corps pour préserver sa santé et vis-à-vis des autres personnes plus vulnérables qui ne peuvent avoir accès à la vaccination. La vaccination a permis d’enrayer de nombreuses maladies graves ou mortelles : la variole, la rage, le choléra. D’autre part, la fabrication des vaccins ne pose pas de problème éthique particulier. Toutefois, une question morale se pose quant à la fabrication de certains d’entre eux dont celui développé par AstraZeneca ou encore le vaccin Janssen contre la Covid-19.

Le problème moral vient de l’utilisation, pour la recherche, la fabrication et parfois la production de certains vaccins, de ces lignées issues de cellules fœtales obtenues à la suite d’un acte mauvais en lui-même : un avortement provoqué.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans son texte du 21 décembre 2020 « sur la moralité de l’utilisation de certains vaccins anti-Covid 19 » nous aide néanmoins à éclairer notre conscience , elle rappelle trois prises de position antérieures sur le même sujet : celle de l’Académie pontificale pour la Vie en 2005, l’instruction Dignitas Personae de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 2008 et enfin une nouvelle note de l’Académie pontificale pour la Vie en 2017.

Elle précise que dans le contexte de la pandémie actuelle de Covid-19, « tous les vaccins reconnus comme cliniquement sûrs et efficaces peuvent être utilisés en restant conscient que le recours à ces vaccins ne signifie pas une coopération formelle avec l’avortement dont sont issues les cellules à partir desquelles les vaccins ont été produits » (source vatican.va).

Mgr Suaudeau nous éclaire un peu plus : « Les médecins qui prescrivent l’utilisation du vaccin, et les utilisateurs du vaccin, pour eux-mêmes ou pour leurs enfants, réalisent une forme de coopération matérielle très éloignée, sans conséquences sur le plan de la responsabilité et de l’imputabilité. Par contre, si ces mêmes médecins ou utilisateurs de vaccins approuvent l’acte d’avortement volontaire qui a permis le développement du vaccin, ils rentrent dans une coopération formelle, et leur imputabilité est entière. En conclusion, il faut s’abstenir d’utiliser les vaccins posant des problèmes éthiques si cela peut se faire sans mettre en danger la santé des personnes. Dans le cas contraire, il convient d’avoir recours à un vaccin alternatif.

Si l’agent infectieux contre lequel est dirigé le vaccin est très invasif, provoque des pathologies graves, a une létalité non négligeable, et s’il n’y a pas de vaccin alternatif disponible, le vaccin qui pose des problèmes éthiques sera utilisé, mais il doit être clairement dit que cette acceptation ne signifie pas approbation, mais choix d’un moindre mal, en vue du bien commun » (source Aleteia).

D’un point de vue éthique, il convient d’éviter au maximum d’utiliser les vaccins AstraZeneca ou Janssen. Dans le cas du vaccin AstraZeneca, la recherche et la fabrication utilisent la lignée de cellules HEK293. Le vaccin Janssen du laboratoire Johnson & Johnson quant à lui a été élaboré à partir de lignées de cellules issues de fœtus avortés (lignées de cellules fœtales PER .C6, Pays-Bas 1985). Ayant été développé, testé puis produit avec des lignées cellulaires issues d’un avortement, la coopération avec le mal qu’est l’avortement est beaucoup plus directe c’est pourquoi certains évêques aux Etats-Unis recommandent d’utiliser des vaccins “avec le moins de connexions à des lignées cellulaires dérivées d’avortement”. (source Aleteia, 11-03-2021).

Il faudrait donc privilégier les vaccins Pfizer, Moderna et Novavax car si la lignée HEK 293 a bien été utilisée pour leurs tests de la protéine Spike, cette lignée n’intervient pas directement dans la fabrication des vaccins. Il n’y a donc pas de coopération au mal de l’avortement dans l’utilisation de ces vaccins.

Sources :

Plus d’information sur gouvernement.fr

 

À quoi servent les vaccins ?

L’objectif de la vaccination est double : il vise la protection individuelle mais aussi collective.

Protection individuelle
Lorsqu’on est vacciné, on diminue le risque d’avoir une maladie, de tomber malade, d’en avoir des séquelles, voire d’en mourir.

Protection collective
En se faisant vacciner, on diminue également la circulation d’une maladie dans la population générale, et on diminue ainsi le risque que des personnes qui ne peuvent se faire vacciner rencontrent cette maladie. On peut même supprimer la circulation d’une maladie lorsque le vaccin est efficace et la couverture vaccinale de la population importante (la variole, par exemple).

On sait que les vaccins proposés permettent de diminuer les formes graves de Covid-19 et de réduire la transmission du virus sans la bloquer complètement. C’est pourquoi il reste nécessaire de conserver les gestes barrières.

 

Conclusion

La crise majeure que nous traversons, due à cette épidémie, devra trouver une issue.

Pour l’instant la seule solution proposée est celle de la vaccination mais nous ne devrions pas délaisser la recherche de traitements antiviraux, la lutte contre les facteurs de risque : sédentarité, obésité, maladies cardio-vasculaires, mauvaise hygiène des mains, etc., sans parler de la situation de notre système de santé, déjà en grande difficulté avant la crise sanitaire actuelle.

L’obligation vaccinale

L’obligation vaccinale est approuvée par 62% de la population, selon un sondage Odoxa-Blackbone Consulting pour le Figaro, datant des 19 et 20 janvier 2022. Cela signifie que la question est très clivante dans la société entre les pro et les antivaccins, suscitant incompréhensions et conflits.

Certains vaccinés somment ceux qui ne le sont pas de le devenir alors que les vaccinés sont déjà protégés par les vaccins qu’ils ont reçus. De nombreux échanges conflictuels sont rapportés entre proches, entre membres d’une même famille, voire au sein des couples. Au-delà du choix -très personnel- de se faire ou non vacciner, le problème majeur vient des revirements à 180° de la parole publique sur les masques, le passe sanitaire ou l’obligation vaccinale sans l’assortir de reconnaissance des erreurs de jugement mais de manière verticale et coercitive. Les voltefaces successives et la contrainte sapent la confiance des Français envers leurs responsables politiques et rendent plus difficile la mise en place d’une politique sanitaire acceptable par tous.

La confiance dans les discours politiques

Si la question de la vaccination est si sensible, c’est qu’elle touche à notre capacité à vivre ensemble, avec nos divergences de vue qui peuvent donner parfois l’impression de ne pas vouloir coopérer. Les personnes non-vaccinées seraient alors des électrons libres bénéficiant des fruits de la coopération – opérée par les personnes vaccinées – sans prendre part à l’effort commun. Pourtant, au-delà de ces dissensus qui révèlent avant tout la difficulté à trancher sur une question qui relève normalement d’un choix personnel, on peut s’interroger sur la capacité du politique à rassembler les concitoyens au moment des crises comme celle que nous traversons. Il semble bien qu’au-delà de l’efficacité ou de la sécurité des vaccins, ce qui cause le trouble aujourd’hui soit davantage le manque d’adhésion et de confiance envers les discours des personnalités politiques. Le risque de diviser les Français en deux catégories de personnes est alors plus préoccupant que le risque sanitaire.

L’obligation vaccinale « déguisée » (selon les propres mots du ministre de la Santé le 19 décembre 2021) dans le passe sanitaire exigé à partir de 12 ans et alors même que le risque est minime pour cette population tend ainsi à semer le doute quant à la pertinence et la légitimité de l’obligation vaccinale pour tous. Dans la mesure où les enfants ne courent pas le risque des maladies bien connues évitées par les 11 vaccins obligatoires, la vaccination contre la Covid-19 pour eux reviendrait à détourner la finalité légitime du vaccin – se protéger- vers un unique objectif de santé publique qui se ferait alors à leurs dépens.

L’avis des AFC

Pour les AFC, les parents, premiers et principaux éducateurs de leurs enfants, doivent garder la possibilité de discerner s’il est à la fois adapté, nécessaire et proportionné de faire vacciner leurs enfants mineurs. Elles ont alerté le Conseil constitutionnel sur l’importance de ne pas entraver la liberté des familles et l’autorité parentale en déposant une « contribution extérieure », le 29 juillet dernier et elles ont porté un recours au Conseil d’État en lien avec l’impact sur la vue familiale de la diminution de durée de validité des tests antigéniques le 8 décembre 2021.

Pour les adultes, comme pour l’épidémie de grippe saisonnière, il aurait été préférable de convaincre de se faire vacciner, plutôt que contraindre, de permettre de choisir entre les différents vaccins et de s’adresser avant tout aux personnes à risque (comorbidités) et aux personnes âgées.

La levée progressive des contraintes dans la grande majorité des pays européens alors que la vague Omicron impacte vaccinés et non-vaccinés devrait faire rapidement actualiser les mesures en vigueur en France.

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